-Lettre du 25 août 1709 (d’Oxen) : « Un de mes amis m’a mandé, qu’il a dessein de faire l’histoire des rois qui ont régné dans l’Arménie Mineure, depuis le 12. jusqu’au 14. siècle, qu’il entend passablement la langue arménienne, quoiqu’elle soir une des plus difficiles qui soit au monde, qu’il y a quelques médailles arméniennes dans le cabinet de Sainte-Geneviève, et dans celui du président de Lamoignon, et qu’il s’estimerait très heureux, s’il pouvait en avoir des copies bien dessinées » ; étonnement à propos d’un type de monnaies obsidionales qui présente la tête, non du roi, mais du défenseur de la place : « Vous savez sans doute, Monsieur, qu’on a battu la monnaie dans la ville de Tournai pendant le siège ; celle de bronze me paraît remarquable, parce que l’année est exprimée dans la légende, sans qu’on ait été obligé de se gêner, pour trouver le temps précis, car il y a Moneta In obsIDIonie TornaCensi Cusa, d’où résulte l’an 1709. Mais celle d’argent, qui a valu vingt sols, me semble bien extraordinaire, car on y voit cette légende M DE SVRVILLE, et la tête dece guerrier couronnée de laurier, car je ne crois pas que ce soit le roi, dont la mine est tout autrement majestueuse. Vous savez, Monsieur, que c’était un crime capital sous les empereurs romains, et qu’il l’est encore, de mettre son empreinte sur la monnaie. C’est une grâce sans exemple que sa majesté lui a faite, car je ne pourrais jamais croire que ce général ait fait cela de son chef et sans la permission de son grand maître, quoique cette monnaie soit faite et battue de sa vaisselle d’argent. Je vous prie de me mettre au fait de ceci, car ce serait un point d’histoire de ce temps, assez singulier, et la postérité croira difficilement qu’un roi ait eu tant de complaisance pour un de ses hauts officiers, qui s’est défendu en maître, ou qu’un sujet se soit osé émanciper jusque-là, et usurper une des plus grandes marques de la souveraineté. Pour le Daricus, dont je vous ai envoyé copie, l’on en est revenu, et Mr. Reland juge que la médaille est arabe, et qu’elle ne peut nullement atteindre au temps où Darius a vécu » (Cuper 1743, XIII, p. 229-30).