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Joseph Pellerin - Jean-François Séguier - 1760-3-30

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Joseph Pellerin, Paris

Joseph Pellerin - Jean-François Séguier - 1760-3-30
FINA IDUnique ID of the page  11235
InstitutionName of Institution. Nîmes, Bibliothèque Carré d'Art
InventoryInventory number. Ms. 150, f° 180-182
AuthorAuthor of the document. Joseph Pellerin
RecipientRecipient of the correspondence. Jean-François Séguier
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . March 30, 1760
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Paris 48° 51' 24.12" N, 2° 21' 5.26" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Francis Wise, Jean Foy-Vaillant, Léon Ménard, Christian Sigismund Liebe, Jean Hardouin, Claude Bouteroue, Anne-Claude de Caylus, Augustin Belley
LiteratureReference to literature. Liebe 17301, Wise 17502, Pellerin 17623
KeywordNumismatic Keywords  Greek , Hellenistic , Levant , Wartime , Syria , Egypt , Local Finds , Collection Price , Collectionism , Amyntas , Alexander The Great, Philip Ii Of, Parthian , Shape Of Letters, Seleuceia , Galatia , Domitianus , Roman Provincial , Augustus , Akragas , Sicily , Roman Republican , Ptolemies , Ptolemy Xi , Coin Price , Nimes , Nemausus , Errors , Arles , Alabanda , Caria , Britannicus , Forgeries , Coin Cabinet (paris), Catalogue , Connoisseurship , Numismatics
LanguageLanguage of the correspondence French
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

-Lettre du 30 mars 1760 (de Paris) : « J’ai été bien aise Monsieur d’apprendre que vous aviez reçu les médailles de rois que je vous ai envoyées et que vous en étiez content. Si jamais nous avons la paix, j’espère que je serai alors en état de vous en procurer d’autres au moyen des achats qui m’ont été faits en Levant depuis quatre ans, et qui ne me viendront que quand la guerre sera finie. L’on m’en avait risqué par mer deux envois considérables, l’un de Syrie et l’autre d’Egypte, qui malheureusement ont été la proie des Anglais, ce qui m’a fait ordonner de les suspendre jusques à ce que la navigation soit devenue libre. En attendant l’on continue d’en faire la recherche pour moi d’un côté jusques sur les bords de la mer moire et de la mer Caspienne, et d’un autre côté jusqu’à Bagdad et Bassora. Je compte que la récolte sera bonne, à en juger par l’argent que mes correspondants y ont employé, les remises que je leur ai faites montant déjà à plus de quatre mille francs. Quoique depuis près de 40 ans que je n’ai point cessé d’en ramasser de toutes parts, je trouve que si j’en ai beaucoup qui n’estaient pas encore connues, il m’en manque aussi beaucoup de celles qui ont été publiées, et que je n’ai point encore trouvées à acquérir. Telle est par exemple celle attribuée à Amyntas dont vous me parlez, mais que l’on a cependant reconnu ne pouvoir lui appartenir. Entre autres fr. Wise anglais qui a donné le catalogue des médailles de Bodley avec de très bonnes remarques, a fait voir que cette médaille avait été / [fol. 180v°] mal lue, qu’il y a ΒΑ MEMTOΥ M., et qu’elle ne peut être d’aucun des rois qui ont précédé Philippe et Alexandre, ceux-ci étant les premiers qui ont pris le titre de roi sur leurs monnaies. La lettre O. figurée par le quarré [O carré] n’est pas non plus une marque de la haute antiquité des médailles, puisque nous en avons plusieurs de villes et de rois postérieurs où cette lettre est figurée de la même façon. J’en trouve de cette sorte parmi mes rois parthes et sur des médailles de Séleucie de Syrie, mais au défaut de cette prétendue médaille d’Amyntas roi de Macédoine, je vous en envoie une autre qui lui a esté pareillement attribuée par les antiquaires et qui appartient à un autre Amyntas dernier roi de Galatie, comme vous le verrez dans mon catalogue, lorsque j’en serai aux rois de l’Asie mineure. Je suis fâché que cette médaille ne soit pas d’une meilleure condition, mais elle pourra toujours vous servir en attendant que vous en ayiez une autre mieux conservée. Quant à ce que vous me marquez touchant le temps où la lettre [dans la marge intérieure coupée par la reliure] a été employée pour une S sur les médailles, la plupart des antiquaires ont prétendu qu’on n’avait commencé à l’employer que vers le règne de Domitien. Cependant j’ai des médailles d’Auguste, de Tibère &c où elle est figurée de cette façon. C’est ce que vous pouvez voir particulièrement sur de petites médailles d’Auguste frappées en Syrie. En cas que vous n’en eussiez point, je vous en envoye une de l’année 40 de son règne. Je trouve aussi cette lettre sur des médailles de villes qui sûrement ont été frappées avant le commencement de l’empire romain, entre […] sur un médaillon d’argent de la ville d’Agrigente en Sicile où la légende est écrite de la manière appellée boustrophédon par les Grecs, savoir AKRAΣ / ΣOTNA un aigle au milieu. Si je puis trouver ici les médailles des familles Mescinia et Vinicia que vous désirez, je ne manquerai pas de vous les envoyer / [fol. 181]. J’accepte l’offre que vous me faites de me renvoyer la première des deux médailles de Ptolémée XI que Vaillant a publiées. Il la dit commune, et cependant je ne l’ai pas. Je ne suis point étonné du haut prix que l’on prétend des médailles dont le catalogue vous avait été communiqué. Je sais par expérience que bien des gens de province apprécient follement celles qu’ils possèdent, et j’ai aussi remarqué moi-même à Nîmes, lorsque j’y passai en 1747, que l’on y demandait des prix exhorbitants des plus communes. Mais j’aurais cru que vous qui habitez cette ville, vous auriez pu mieux que personne en avoir un grand nombre de toutes celles qui y ont été frappées anciennement. Je n’ai point encore vu le dernier volume de l’histoire de Mr Menard. Je ne le trouvai point hier à la bibliothèque du Roi où l’on n’a encore que les cinq premiers volumes. Je trouverai apparemment dans le dernier la médaille d’argent qui avec la légende NEMAV, représente un cavalier d’un côté, et une tête ornée du diadème de l’autre côté. Elle me manque, ainsi que celle de bronze commune avec le pied de biche. Vous avez raison de regretter celle qui avec le type ordinaire du crocodile représentait de l’autre côté la tête d’Auguste seule. Si j’en trouvais une pareille, je la payerais bien. Parmi les médailles que j’ai avec la légende COL. CABE, celle d’argent qui a d’un côté LEPI, et de l’autre côté CABE avec une corne d’abondance, n’est pas bien conservée. Je voudrais en avoir une plus belle. Si vous pouvez me la procurer, je vous en serai obligé. Celles que j’ai de Béziers a pour légende BÈTARRA au dessous d’un lion passant. Elle est de bronze. Liebe en a rapporté une semblable dans le Gotha numaria, et il a combattu avec fondement le sentiment du P. Hardouin qui l’attribuait à des peuples de Syrie portant un nom qui avait quelque ressemblance avec celui de cette ville. Je n’en ai point des villes d’Aix et d’Orange. Boutteroue en a rapporté une avec les lettres AR qu’il a attribuée à la ville d’Arles. Il m’en est tombé entre les mains plusieurs de Britannicus pareilles à celle dont vous me parlez qui a pour légende au revers AΛABANΔEΩN, mais toutes ces médailles de moyen bronze sont fausses. Elles ont été contrefaites vraisemblablement sur celle en grand bronze du cabinet du Roi qui a la même légende et le même type, et qui est vraiement antique. / [fol. 181v°] Je vous remercie de m’avoir envoyé la note d’une partie de vos médailles grecques impériales, et je ne refuse point celles qui me manquent. J’en joindrai la liste à cette lettre, et vous pourrez les adresser soit à Mr Jaunel, soit à Mr Bouret, comme je vous l’ai marqué. J’attendrai que vous m’ayiez renvoyé les feuilles contenant le catalogue abbrégé des rois qui ont régné en Europe pour vous envoyer celui des rois qui ont régné en Afrique, que j’ai fini. Je ne pourrai achever ce carême, comme je l’avais pensé, les rois d’Asie et autres. La besogne est plus longue que je ne l’aurais cru, mais puisque j’ai commencé, je tâcherai de m’en dépêtrer tant bien que mal le plutôt qu’il me sera possible. Ce sera une chose faite que je différais depuis longtemps, attendant toujours à l’entreprendre que mes suites fussent plus nombreuses. Je reconnais à la fin que ce serait s’abuser que de prétendre les rendre complètes. J’ai l’honneur d’être très respectueusement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. Pellerin 31e mars. J’avais écrit cette lettre, Monsieur, et fermé le paquet lorsque rentrant chez moi hier à la fin du jour, je trouvai celle dont vous m’avez honoré en date du 24 de ce mois. Je suis bien flatté de savoir que quelques-unes de mes remarques sur les médailles des rois qui ont régné anciennement en Europe, vous aient plu. Je connais tout le prix de votre approbation, et je voudrai fort pouvoir la mériter à touts égards. Mais aussi je connais assez mon insuffisance et mes faibles lumières pour n’être pas bien convaincu que cette ébauche ne mérite pas à beaucoup près toutes les éloges que votre politesse vous engage à lui donner. Je suis fort éloigné assurément de songer à rien publier de moi. Je n’ai jamais prétendu être de quelque / [fol. 182] chose dans ce monde, et il y a même déjà du temps que je l’ai quitté, au point que je ne rends absolument aucune visite, et ne sors que pour aller ou à l’église, ou à la promenade, content de voir seulement les personnes qui me font l’honneur de venir chez moi. Mr le comte de Caylus dont vous me parlez est un de ceux qui y vient le plus souvent. Je ne crois pas qu’il ait fait imprimer séparément sa dissertation sur le papyrus. Elle est dans le 26e volume des mémoires de l’Académie, où vous pouvez la voir. Ce dernier volume est publié depuis le commencement de l’année. Vous êtes le maître de garder un peu les feuilles que je vous ai envoyées, mais je vous demande encore en grâce qu’elles ne soient que pour vous. Je serais extrêmement peiné que vous en laissassiez prendre copie à quelqu’un qui pourrait vouloir en faire usage. Je compte trop sur votre probité pour n’être pas persuadé que vous éviterez de me causer une pareille mortification. J’aurais même fort souhaitté que Mr l’abbé Belley, ni Mrs ses confrères, ne m’eussent jamais nommé en parlant de celles de mes médailles qu’ils ont rapportées ou citées. Si je les montre à qui veut les voir, et si je communique volontiers de vive voix mes observations sur celles qui me paraissent en mériter, ce n’est nullement par ostentation, mais pour le bien des lettres et pour faire connaître à ceux qui veulent travailler sur l’histoire, la chronologie, la géographie ancienne &c. que les médailles peuvent y être employées plus fréquemment et plus utilement qu’elles ne l’ont été jusqu’à présent. Vous en jugerez par le peu de remarques que j’ai faites sur celles des rois. Ces remarques ne sont pas comparables / [fol. 182v°] pour le nombre ni pour l’importance à celles dont sont susceptibles les médailles grecques impériales, ainsi que les médailles de colonies, les médailles de villes et autres de toute espèce. Dans la liste que vous m’avez envoyée du reste de vos médailles grecques impériales, j’en trouve aussi quelques-unes qui me manquent et que je vais ajouter sur la feuille qui contient les autres. » (Nîmes, Bibliothèque municipale, Ms. 150, f° 180-182).

References

  1. ^  Liebe, Sigismund (1730), Gotha numaria sistens thesauri Fridericiani numismata antique aurea, agentea, aerea, ea ratione descripta, ut generali eorum notitiae exempla singularia subiungantur, apud R. & J. Westenios & G. Smith, Amsterdam
  2. ^  Wise, Francis (1750), Nummorum antiquorum scriniis Bodleianis reconditorum catalogus cum commentario tabulis aeneis et appendice, Oxford.
  3. ^  Pellerin, Joseph (1762), Recueil de médailles de rois, qui n’ont point encore été publiées ou qui sont peu connues, Paris.