Notes de Guy Meyer
1) Vibiana Sabina, épouse d’Hadrien, fille de Salonina Matidia (nièce de Trajan) et de L. Vibius Sabinus.
2) Ce qu’on vient de lire, bien que de la main de Galland, sont les remarques du Révérend Père anonyme, à propos d’une dissertation anonyme, elle aussi. Or ces critiques correspondent presque mot pour mot à la réponse du Père de Grainville à la Lettre de M. de La Chausse, publiée au Journal de Trévoux de 1704, aux pages 1551-1553, qui se termine par ces mots: «peut-être ne sera-t’on pas fâché d’avoir vü ces remarques, pour être en garde contre ce qu’on lit avec plaisir dans la Dissertation dont je parle« (pp. 1552-53). Le correspondant anonyme est donc le Père de Grainville qui a adressé à Galland, par lettres ses remarques, sous une forme sans doute un peu plus concise que dans l’article, mais identique en substance. De même, la réponse de Galland, doit être en substance, ce qu’il présenta à l’Académie. La personne qui archiva la pièce ne souhaitait, sans doute, conserver que la réponse de Galland. On ne doit qu’au hasard de la transcription d’avoir la fin des remarques de Grainville au recto (page 5) du début du texte de Galland.
3) Michel Ange de La Chausse, fréquentait à Rome les milieux antiquaires et artistiques. Il a travaillé en collaboration avec Bellori. En 1704, il avait déjà publié: le Romanum Museum, sive Thesaurus eruditae antiquitatis (1690); Le gemme antiche figurate (1700); l’Aureus Constantini Augusti nummus de Urbe... (1703). Le Grand évoque son livre sur les Gemme antiche dans une lettre à Galland, du 29 mai 1700 (Ms intitulé, Suite de lettres touchant les médailles et autres sujets, p. 37, Ms Fr 6138, sur Gallica; cf. Abdel-Halim, lettre CXXI, p. 291)), avec la réponse de Galland, de Caen, le 2 juin 1700: «Il y a desja du temps que je connois M. de la Chausse par son Museaeum Romanorum, qu’il a dédié à M. le Duc du Maine, dont nous avons ici un exemplaire« (idem, p. 42; Abdel-Halim, lettre CXXIII, p. 295), plus la réponse de Le Grand, le 5 juin 1700,(idem, page 55; Abdel-Halim, lettre CXXIV, pp. 297-298).
4) «Donnent»: la marque du pluriel a été ajouté après coup, faisant une ligature artificielle avec «aucune».
5) La colonne «historiale» d’Antonin, ou colonne Antonine, doit être, en fait, attribuée à Marc Aurèle.
6) Élision osée: remarqu(er qu)’il.
7) DIVO ANTONINO AVG. PIO
ANTONINVS AVGVSTVS, ET
VERUS AVGVSTVS FILII.
in M.-A. de La Chausse, Lettera, p. 11 (CIL, VI, 1004; ILS, 347).
8) C.-r. du livre de M.-A. de La Chausse, dans le Journal des Sçavans pour l’année MDCCIV, pp. 343-348 (à la date du 2 juin 1704).
9) A. Occo, Imperatorum Romanorum numismata a Pompeio Magno ab Heraclitum (1579, puis seconde édition, 1601, 1625), refondu par Fr. Mezzabarba Birago en 1683, dont on donna une édition augmentée en 1730. J. (Foy-Vaillant est l’auteur d’un choix des monnaies les plus remarquables de l’époque impériale, Numismata imperatorum romanorum præstantiora, a Julio Cæsar ad Postumum et Tyrannos (première édition, 1674 et dernière en 1696, avant une refonte complète en trois volumes au XVIIIe siècle.
10) Base de la colonne, Musée du Vatican (Wikipedia)
Commentaires : cf. la séance de l’AIBL du 18 juillet 1704:Discours sur «les remarques du Père de Grainville sur l’ouvrage de Mr. De La Chausse«, en faveur de ce dernier contre Grainville, P.-V. du 18 juillet 1704, f° 100r, lu en son absence.Michel-Ange de La Chausse avait publié deux Lettres en italien circa la colonna dell’apoteosi di Antonino Pio scoperta in Roma nel Campo Marzo (Naples, 1704 et 1705). La première (seulement consultable sur Arachne), fut résumée dans les Mémoires pour l’histoire des sciences... (Journal de Trévoux) de septembre 1704, pp. 1537-1544, suivi des «Remarques du P. de Grainville jésuite sur une dissertation de Mr. de la Chausse«, pp. 1544-1553. La seconde lettre de La Chausse, qui est une réponse à Grainville n’est pas ici directement en cause. Galland, dans sa correspondance, notamment avec Cuper, évoque à ce sujet une monnaie du cabinet Foucault dont il adressa un dessin à Vignole, cf Epistola ad Antonium Gallandi V. C. de nummo imp. Antonini Pii qui in tertio ejus cosulatu percussus columnam quandam exhibet in cimelio D. Foucault (Rome, 1709). CF. pour la suite de ces polémiques le P.-V. du 8 février 1709; Abdel-Halim, pp. 338-339. Cf. encore, les papiers de Gros de Boze, BNF Fr NAF 3543, f° 76; Archives du Cabinet des Médailles, Année 1707. La lettre CCI, p. 475, évoque l’envoi à Vignoli du dessin d’une médaille singulière d’Antonin le Pieux qui est au cabinet de M. Foucault. Galland est revenu sur le même sujet, devant l’Académie, le 8 février 1709 : »Discours qui fait connaître que la colonne représentée sur une médaille de moyenne grandeur d’Antonin Pie du cabinet de M. Foucault, n’est pas la même que celle qu’on voit sur d’autres du même empereur, avec la légende DIVO PIO» (titre du Journal), P.-V. du 8 février 1709, f° 215v. Cf. Journal parisien, p. 259, et pour les suites, pp. 410, 416, 417, 418, 420, 423. La monnaie avec la légende au revers DIVO PIO est reproduite par Vignoli, p. 26.Une autre médaille, du cabinet Foucault porte au revers FELICITAS AVG, Vignoli, p. 19. Sur cette dernière et, ensuite, la polémique avec Vignoli, lettre CCXLIX, p. 544, et lettre CCLI, p. 546. Galland annonce qu’il a reçu le livre de Vignoli dans la lettre CCLXII, p. 563. La lettre CCLXVI, p. 573, évoque ce discours: «Avant d’entreprendre ce petit voyage [en Picardie, à Noyon], j’ai fait, et mis au net un dicours pour être lu dans l’Academie Royale des inscriptions et des médailles, sous ce titre: Discours qui fait connoistre que la colomne representée sur une médaille de moienne grandeur d’Antonin Pie, du cabinet de M. Foucault, n’est pas la même que celle qu’on voit sur d’autres du même empereur qui ont esté frappées apres sa mort avec la legende DIVO PIO; et lettre CCLXXIII, p. 589: « le huitieme de ce mois, j’eus occasion de faire lecture enfin du discours sur la médaille du cabinet de M. Foucault, qui represente la colonne colchlis d’Antonin Pie... «; lettres CCLXXXXIV et CCLXXXV, pp. 605-606: Galland explique, entre autres choses, que le dessin de la médaille FELICITAS AVG qu’il a envoyé à Vignoli par l’intermédiaire de M. Fontani est corrompu. Pour la polémique outre les références supra, 18 juillet 1704; JS, suppl. mai 1709, pp. 229-231, c. r de la lettre de Vignoli à Galland (Epistola ad Antonium Gallandium... (Rome, 1709).Une partie de la polémique tient au fait qu’on attribuait à Antonin la colonne de Marc Aurèle. La monnaie du Cabinet Foucault ne se retrouve pas dans les catalogues modernes: cet exemplaire unique est plus que douteux. Elle ne peut, en aucune façon, se rapporter à la colonne de Marc Aurèle. (fr)